Née à Bamako, Habibatou Yaye Keita est la fille d’un décorateur et calligraphe de métier, au côté duquel depuis enfant elle prit gout à faire des dessins et de la peinture à l’aide des pochoirs.
Malgré un chemin au lycée qui semblait l’amener tout droit vers une carrière de médecin, c’est finalement l’amour pour les arts plastiques qui l’emportera et elle sera admise en 2017 au concours d’entrée du conservatoire des arts et métiers multimédia de Bamako d’où elle sort en 2020 avec une licence en arts plastique.
Membre fondatrice du collectif Sanou’Arts, Yaye gagne ses premiers sous en coiffure. D’abord des soeurs, puis des amies, ensuite des voisins jusqu’à d’autres clientes tombées sous le charme de son talent de coiffeuse.
Et c’est ce talent en coiffure qu’elle va traduire en peinture pour créer des oeuvres qui nous séduits aussi bien par la matière en elle-même que par l’esthétique.
Son travail plastique s’inspire de la richesse culturelle non seulement de son pays mais aussi celle de tout un continent qu’est l’Afrique, à travers la coiffure traditionnelle, socle des us et coutumes.
L’idée prend appui sur un désir de préservation, et de pérennisation, tout en proposant une technique mixte par le tissage de laine sur toile avec la peinture acrylique.
Ses autoportraits sur toiles à partir desquels, elle se représente abordant différentes coiffures tirées de la tradition, sont cernés par une imagination qui sort de l’ordinaire avec une projection sur des nouvelles formes esthétiques à partir des coiffures anciennes ; ceci pour questionner sur différentes thématiques comme la place de la femme dans
la société contemporaine. Mon approche étant basée sur la préservation des origines, j’interpelle également les femmes victimes de vitiligo, qui est une maladie qui se caractérise par l’apparition des taches blanches sur la peau à ne pas céder à la dépigmentation volontaire dans un but réparateur.